Rachi connaissait-il le Zohar ?
RACHI CONNAISSAIT-IL LE ZOHAR ?
par Micho KLEIN
Le commentaire de Rachi se fonde sur des sources midrashiques qui ne sont pas toujours explicitement mentionnées. Le Zohar, connu essentiellement comme source première et majeure de la Kabbala contient également des explications de type midrashique. A travers une étude de trois commentaires du célèbre Maître Champenois, l'auteur développe sa thèse selon laquelle ce dernier avait effectivement accès au Zohar dont il n'hésitait pas à reproduire l'enseignement.
TEXTE :
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Nombre de pages : 6
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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
Commentaires
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- 1. Michel Gurfinkiel Le 28/04/2014
Petit bijou d'analyse. Merci.
Une tradition veut que le Rambam ait été kabbaliste, comme "tout le monde", et que le Moreh Nevukhim lui-même reflète, pour qui sait le lire, ce type de connaissance. Voeu pieux, tentative désespérée pour réconcilier l'Aigle rationaliste de la Synagogue avec les Rabbanim mystiques ? Voire. Nous savons par ailleurs qu'un certain nombre de Rabbanim de "Prouvence" (France du Sud) s'étant installés en Egypte et en Eretz-Israël, le Rambam leur donna la préséance sur les Rabbanim locaux, au grand dam de ces derniers. Or les Prouvençaux étaient ouvertement kabbalistes, et peuvent même être considérés comme les "inventeurs" de la Kabbale telle que nous la connaissons : les premiers à "éditer" et à diffuser publiquement ces enseignements. Le Rambam ne pouvait pas ne pas le savoir quand il les honora ; et les avait vraisemblablement honorés pour cette raison... -
- 2. S.E. Le 29/04/2014
Bravo pour l'article.
Je ne me suis toutefois pas fait convaincre de la thèse... (sans parler des postulats qui restent à être prouvés!).
Les deux premiers exemples expriment plus l'avis du Re'em que de Rashi...
Il me semble clair et limpide, sans aucun doute, que le premier passage est un exemple typique de l'usage fait par Rashi de la traduction d'Onkelos (cf. Rav Dr. Raphaël Binyamin Pozen, "Yah'asso shel Rashi leTargoum Onkelos", dans "Rashi - Demouto veYetzirato" (coll. dir. par Prof. A. Grossman, etc.), t. II, p. 375, note 2 - où il montre bien qu'il existe une différence en araméen entre le "bois" comme matière à travailler et le "bois" comme arbre). Rashi, en choisissant de reproduire le commentaire d'Onkelos permet de comprendre qu'il ne s'agit pas d'un porche ou patio sous l'arbre. Et ce, à la différence d'Etz qu'il traduit par "bâton" dans son comm. sur Vayikra 14,4. Ce commentaire est nécessaire dans la mesure où il y a ambiguïté entre ces deux significations, surtout après l'utilisation distincte qu'on en fait nos Sages (cf. pour "Ilan" - Bikourim 2,6; Souka 1,2; Avot 3,7 et pour "Etz" - comme matière à brûler ou de construction - BB 2,12; Kelim 2,1). Et parfois, chez nos Sages ces deux termes sont mélangés (cf. Berah'ot 6,1 - "al peirot ha'ilan omer boreh peri ha'etz"). Ainsi, Rashi, suivant Onkelos, se devait de clarifier tout cela.
Pour le deuxième exemple, encore une fois, la question se pose plus sur le Re'em que sur Rashi.
Il est clair que le midrash montre un exemple cinglant du concept, alors que Rashi ramène ce commentaire, explique la signification, comme à son habitude dès la première apparition dans la Torah (la nécessité de cette méthodologie est déjà expliquée dans la beraita des 32 midot, midat binyan av et explicitée à de nombreuses reprises par Rabbi Tzadok HaKohen de Lublin).
Le troisième exemple, quant à lui, frôle la malhonnêteté intellectuelle puisque tant les concepts de Terre, Peuple et bien-aimé "ahouv" (traduit par "proche"!) figurent dans le midrash Tanh'ouma, tel quel ! Pas besoin de citer un quelconque Zohar.
Ainsi, je ne vois aucun exemple qui puisse prouver quoi que ce soit. On a toutefois gagné de bons droushim.
Je reste quand même très déçu qu'une question si importante soit traitée de manière si légère.
Il eut été également décent de citer les auteurs qui ont traité la question des sources de Rashi (Zunz, Berliner, Karinsky, Shawel, Erend, etc.) et d'expliquer pourquoi aucun d'entre eux n'a cité le Zohar pour autant que mes souvenirs sont bons (cf. p. ex. A. Grossman, H'ah'mei Tzarfat HaRishonim, Jérusalem, 1995, p. 183, note 206 et M. Erend, "Peiroush Rashi LaTorah", dans Mah'anaim n°3 (1993), p. 98).
Je me suis permis d'être complètement franc et d'exprimer le fond de ma pensée sans fioritures, concernant le propos - "lehagdil torah ouleha'adira". Il n'y a rien de personnel (je ne vous connais pas) et j'espère que je ne vous ai pas blessé d'une quelconque manière, ce n'est pas mon intention en tout cas. En outre, je serais très heureux de savoir si vous avez d'autres preuves qui pourraient étayer votre thèse, afin qu'on puisse en discuter.
Cordialement, -
- 3. Elisabetta Le 05/06/2017
תחת העץ. תחת האילן= Sous l’arbre : Sous la chêne !
העץ=l’arbre
האילן= la chêne
Rachi pas écrit: Sous l’arbre : Sous l’arbre !
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