Hâter le dénouement

   *Cycle : la Parasha selon le Nétisv

      Naftali tzvi iehuda berlin ha natziv 1a

HÂTER LE DENOUEMENT : CONFRONTATION ENTRE YAAKOV ET YOSSEF

 

Abondant ont été les écrits développant le récit entre Yossef et ses frères, récit qui débute par le passage où ‘’Yaakov désire habiter en quiétude" (Genèse 37/1) et qui s’achève à la fin du livre de Beréchit.
De nombreuses questions ont été résolues mais sans doute pouvons-nous souligner certains points qui nous semblent importants.
Cet article s’inspire grandement d’une réflexion de Rav Yoël Katan parue dans le journal ‘’Hamaayan – Thevet 5758’’.
Dans ce récit si compliqué, selon cet auteur, Ramban a utilisé la voie royale. Pour lui, et de multiples commentaires s’associent à son explication, les rêves de Yossef constituent un véritable enjeu qu’il s’agissait de faire aboutir. Ces songes se devaient d’être concrétisés. Cette opinion s’oppose à celle du Akedat Yits’hak  qui déclare ( fin du Chaar 29) : ‘’c’est une profonde folie qui s’empare de l’homme lorsque ce dernier tient à réaliser ses rêves ! Celui qui suscite ces songes n'a qu'à les concrétiser  lui-même’’( référence 1).
Il semble pourtant que si nous suivons la voie proposée par Ramban de nombreuses difficultés de ce récit peuvent être résolues.
La complexité essentielle à laquelle répond cet auteur par cette réponse, est le troublant questionnement  qui nous interpelle quand à la séparation imposée par Yossef à l’égard de son père ou du reste  de la famille. Ceci, même lorsque ce fils tant aimé a eu, des années plus tard, la possibilité  d’y remédier. En voici les propos: (Genèse 42,9),’’ il y a lieu de s’étonner du fait, qu'après que Yossef ait longuement séjourné en Egypte, qu'il soit devenu un responsable important dans la maison d’un ministre, pourquoi à ce moment, n’a- t-il pas trouvé le moyen d’envoyer, au minimum,  une missive à son père afin de lui faire savoir qu’il était en vie et de le consoler ! Finalement, l’Egypte était à une distance de six jours de trajet de ‘Hevron ; et même s’il y avait eu une distance de plusieurs mois….’’ (référence 2).
Ramban soulève donc la responsabilité morale de l’attitude de Yossef. Il le souligne en s'interrogeant : ‘’Yossef aurait fait une grande faute en laissant son père dans la souffrance, celui-ci croyant déjà l'avoir perdu, en deuil à présent de Shimon retenu otage ; même si le désir de Yossef était un peu d’opprimer le reste de la fratrie, pour quel motif n’a- t-il pas pitié de son père" ?
Et pour la première fois Ramban précise son approche : ‘’ Yossef a parfaitement agit en son temps afin de réaliser ses rêves car il savait que ceux ci devaient être exhaussés" ! Et enfin : ‘’Lorsque Yossef a vu ses frères se prosterner devant lui, il se souvint de ses songes; il comprit que ces derniers ne s’étaient pas totalement réalisés puisque la fratrie dans son ensemble devait s’incliner devant lui… Comme le frère cadet – Binyamin – était absent, resté auprès de son père, Yossef mit sur pied un stratagème afin que ses frères reviennent accompagnés de ce dernier frère et concrétisent par là même le premier rêve. C’est pourquoi, Yossef n’a pas voulu se faire reconnaître ni faire rechercher son père en Canaan comme il le fera la seconde fois, puisqu’il était persuadé, sans doute aucun, qu’à ce moment-là son père le rejoindrait. Or, selon ce regard, dès que le premier rêve se serait matérialisé, Yossef se serait fait connaître de la famille et le second rêve se réaliserait par là même automatiquement’’ (référence 3).  

Selon l’opinion de Ramban qui souligne l’aspect visionnaire de ces songes, Yossef le juste était astreint à les réaliser, ce qu’il a tenté de faire jusqu’à l’arrivée de la maison de Yaakov en Egypte et même au-delà.
Précisons un point important : ‘’Une épée acérée se balançait au-dessus de la tête de la descendance de Yaakov depuis l’alliance " ben haBetarim" "d’entre les morceaux". En effet à ce moment Avraham, notre père fut convaincu que : ‘’ta descendance sera étrangère dans un pays qui n’était pas le sien’’. Chaque descendant de ce patriarche avait conscience qu’il était possible à partir de ce moment qu’il lui soit demandé de remplir les clauses de ce contrat. Rachi lui-même, met en valeur les versets : "Car leurs possessions étaient trop nombreuses pour qu'ils pussent habiter en commun; et le lieu de leur séjour ne pouvait les contenir, à cause de leurs troupeaux. Ésaü se fixa donc sur la montagne de Séir. Essaw, c'est Édom" (Genèse 36,7). Et Rachi commente par l'explication du midrach (Beréchith Rabba 82, 13) : " à cause de l’obligation inscrite dans le décret divin : " ta descendance sera étrangère " (supra 15, 13), obligation qui allait s’imposer aux descendants de Yts'hak. Essaw s’est dit : " Je n’ai plus qu’à quitter ce pays ! Je n’ai de part, ni dans le don qui lui a été fait de ce pays, ni dans l’exécution de l’obligation ".
C'est la raison pour laquelle, lorsque Yossef bénéficia de ses songes, il fut persuadé qu’ils allaient véritablement se réaliser puisqu’il en devinait le sens. Yossef se considérât alors responsable de sa concrétisation.
Le Midrash lui-même, précise au nom de Rav Youdan (Tan’houma Vayéchev 4):" Le Saint-béni soit-Il cherchait l’occasion de réaliser ce décret d’être étranger. Rabbi Tan‘houma nous dit : ‘’A quoi la situation ressemble-t-elle ? A une vache à laquelle on veut imposer un joug sur son cou. Comme elle le refuse, on a pris son veau que l'on a conduit sur l’espace que l’on désirait labourer. La vache a alors entendu son veau vêler. Elle est partie  à la recherche de son petit. De même, le Saint-béni soit-Il chercha à réaliser ce décret d’être étranger. Il utilisa une occasion afin de réaliser ce projet. La famille est donc descendue en Egypte et a rempli les clauses du contrat". N’est-ce-pas déjà là le propos de la Guemara (Chabbat 89b): " Yaakov était destiné à descendre en Egypte, tiré par des chaînes de fer. Mais ses mérites le sauvèrent de ce destin. Il est écrit  en effet:  " Je les tirai avec des liens d'humanité, avec des cordages d'amour…"
Le Natsiv précise qu'à la vue de ses frères inclinés devant celui qui était devenu vice-roi de l’Egypte (Genèse 42,9), ‘’Yossef se souvint des rêves qu’il a eus. De ses deux rêves. Et le verset vient nous dire que ce n’est pas suite à une vengeance qu’il se conduisait ainsi, avec entêtement ; mais bien parce que ses songes avaient pour lui valeur de prophétie. Le premier rêve était en train de se réaliser. Et il devait donc voir la concrétisation du second ’’ (Référence 4).
C'est la raison pour laquelle, d’une façon ambiguë, il provoque le retour de ses frères auprès de leur père Yaakov, mais sans la présence de Chimon. Et comme Yossef le pressentait, Yaakov serait obligé d’envoyer Binyamin avec Yehouda et de cette façon le dénouement se concrétiserait. Selon le Natsiv ( 42/24), puisque ces rêves ont valeur de prophétie, un prophète qui renonce à son message est passible de mort céleste ( Sanhédrin: 89 a).
Pourtant, la stratégie mise en place s'effondra. Précisément, à l'instant où Yossef fut face à ses frères, face à Binyamin. A ce moment, Yehouda s’approcha et suite à son plaidoyer, "Yossef ne pouvait plus se contenir devant les présents’’ (Genèse 45,1).
Selon les termes du Meche’h ‘Ho’hma, ‘’Yossef aurait voulu se contenir, ne pas se faire reconnaitre  et ainsi essayer de  réaliser le songe où "le soleil et la lune se prosternent devant moi", de même il ne voulait avoir aucune compassion, comme eux, ses frères qui en  en avaient manqué lorsqu'il les suppliât d'avoir pitié" (Genèse 45,1; référence 5) .


Yossef n’avait donc aucune intention de se dévoiler. Yossef pensait qu’après avoir renvoyé ses neuf frères, sans Chimon, leur père se sentirait obligé de se présenter lui-même afin que Yaakov lui-même tienne à comprendre  cette conduite mystérieuse, curieuse et dure de celui qui dominait l’Egypte. Et comme leur père ne voudrait sans doute pas se séparer de Binyamin, après l'accusation de vol de la coupe royale contre ce dernier, qui sera retenu prisonnier, Yaakov descendra en Egypte rejoindre son cadet. Ainsi se réaliserait le second rêve. Mais lorsque Yossef entendit le plaidoyer de Yehouda:" Si notre père voit que le jeune homme n'est pas là, il mourra" (44/31), "Yossef n'arriva plus à se contenir devant les présents; il s'écria : "que toute personne sorte; et ainsi nul n'assista au moment où Yossef se fit reconnaitre de ses frères".
 Le Natsiv poursuit :  " Eprouvant le besoin de pleurer et de se faire reconnaitre, ayant par là même renoncé à voir "le soleil" se prosterner, Yossef ne désirait le faire devant les présents en déclarant: je suis Yossef que vous avez vendu. …".
Yossef s’étant donc fait reconnaître de ses frères est obligé de changer son programme. " Hâtez vous, montez vers mon père. Dites lui: Ainsi parle ton fils Yossef; Elokim m'a placé comme dirigeant sur toute  l'Egypte. Descends vers  moi, ne reste pas immobile (45/ 9). Puisqu’il n’y a plus de place pour des voies tortueuses, Yossef cherche à rencontrer son père le plus rapidement possible, pour le bien des deux, et afin de réaliser la prophétie.
Yaakov accepte. Il sent bien que va débuter ce long chemin : ‘’ta descendance sera étrangère dans un pays qui n’est pas le leur’’. Mais il essaie autant que possible de repousser ce moment. Yossef lui-même, ne lui a jamais parlé du fait de s’implanter en Egypte ; il ne mentionne que les années de famine : ‘’c’est pour la survie que D. m’a envoyé avant vous’’.
Yaakov et ses fils descendent donc en Egypte. De façon temporaire. Yaakov a peur de l'avenir. Echapper à la  famine et rencontrer Yossef ne va-il pas provoquer le début de la réalisation de l’asservissement ?
Le Saint Béni soit-il prend acte de ses craintes et le tranquillise (46:3) : ‘’ Ne crains pas de descendre en Egypte car je ferai de toi en ce lieu un grand peuple – en ce lieu se réalisera la promesse de l’alliance ben haBetarim : regarde donc le ciel et compte les étoiles… ainsi sera ta descendance".
A propos du verset : ‘’ Et Yaakov offrit des sacrifices au D. de son père Yits’hak’’, Ramban (46,1)  souligne le midrash qui pense que Yaakov, par ce geste voulait alléger la rigueur du jugement. Puis Yaakov se lève afin de quitter Béer Cheva. Par contre, le Natsiv estime que jamais Yaakov ne pensait quitter le pays de Canaan. "Et Israel déclara: cela suffit; Yossef mon fils est encore en vie. Je vais aller et le voir avant que je ne meure" (45/28). Précision du Natsiv: " Je vais aller et le voir quelques jours. Cela suffit: Cela me suffit de savoir Yossef encore en vie. Bien que je ne puisse pas être à ses cotés" (Référence 6).
Yaakov pensait se rapprocher au maximum de l'Egypte, tout en restant dans son lieu d'origine. Que Yossef vienne à sa rencontre. Et que chacun retourne chez soi. Et le Saint béni soit Il intervient et le calme. Le Natsiv  souligne que Yaakov dut réaliser un grand effort pour quitter Béer Cheva (46,5)  car il savait que là débutait l’exil. Et cet effort est marqué par le terme : ‘’Yaakov se leva’’.
Nous nous serions attendus à ce que la rencontre entre Yaakov et son père se déroule dans le palais royal. C’est ce que pensait sans doute Yossef ! Pourtant à nouveau Yaakov change le programme. Il envoie au préalable Yehouda vers Yossef avant lui pour qu'il lui prépare la voie - lehoroth- à Goshen ( 46/28). Pourquoi Yaakov se sent -il obligé de confier cette mission à Yehouda et de ne pas s’appuyer sur Yossef qui logiquement aurait à cœur de préparer cette survie spirituelle ? En effet, selon la lecture de Rachi: Le midrach interprète le verbe "lehoroth" de notre verset dans le sens de " donner un enseignement " : pour préparer pour la famille un centre d’études d’où sortira l’enseignement (Beréchith Rabba 95, 3).
Mais peut-être, le terme ‘’lehoroth’’ que nous avons rendu par préparer la voie a un second sens. Il marque aussi le désir d’enseigner à Yossef que la volonté du père n’est pas de le rencontrer dans sa maison royale, en faisant allégeance, mais bien dans le pays de Goshen. Se joue donc comme une guerre voilée entre Yossef qui essaie de toutes ses forces de voir la réalisation de ses rêves et Yaakov qui veut repousser au maximum l’accomplissement de cette volonté, qui essaie le plus possible de ‘’lutter avec D. et l’homme’’ afin que la  réalisation de l’alliance Ben haBetarim ne se produise pas encore.
Le récit se poursuit donc. Yossef prépare son char afin de rencontrer finalement son père puisque celui-ci n’était pas d’accord de se rendre dans son palais. Il s’efforce de faire se prosterner son père d’une autre façon. En effet, avant que le char royal n’arrive à proximité du Patriarche, il écrit : ‘’Et il lui est apparu’’. Et le Natsiv d’expliquer ( Référence 7) : ‘’Yossef s’efforce de faire incliner le soleil – son père -. C’est la raison pour laquelle qu’il se présente à ce dernier en habit royal. Yossef était persuadé que son père allait le reconnaître et s’incliner devant lui par respect pour la fonction royale ou même si le patriarche ne le reconnaissait pas, et qu’il pensait avoir devant lui le pharaon lui-même, qu’il s’inclinerait, réalisant par là-même le rêve…. Pourtant Yaakov ni ne s’incline, ni ne se prosterne. Yaakov n’est pas prêt à accepter la souveraineté de Yossef, il ne veut en aucune façon aider à la réalisation de la prophétie qui provoquerait par là-même le début de l’asservissement…. Yossef pleure sur les épaules du père… Ce dernier a-t-il raison de ne pas s’incliner présentement devant celui qui a le pouvoir ? La Thora souligne le silence profond de notre patriarche: Yossef, le fils perdu, pleure sur les épaules ; mais de Yaakov nous n’entendons rien ! Combien nous semble lourd de sens à présent ce Midrach proposé par Rachi qui indique que lors de cette rencontre tant espérée, Yaakov est en train de prononcer le Chema! Comme si, devant tous les efforts du vice roi de l'Egypte qui s'efforce de faire plier son père, celui-ci répond d'une manière magistrale, en marquant par la prononciation de cette prière du Chema, n'accepter qu'une autorité: celle du Mal'hout chamayim !
Néanmoins, force est de constater que même lorsque la famine s’estompe, même après avoir passé de nombreuses années en Egypte, nul désir, nul acte, aucune réflexion ne s'exprime de la part du patriarche Yaakov à les enjoindre à retourner en terre ancestrale. Au contraire le verset qui conclut la sidra de Vayigach précise : ‘’Et Israël s’est installé dans le pays d’Egypte… et ils en prirent possession’’. Malgré l'aspect négatif de l’exil : ‘’Ils se sont fructifiés et ils se sont grandement multipliés’’.
Peut-on essayer de conclure?
Dix-sept années ont passées. Les enfants d’Israël se sont installés en Egypte et Yaakov a toujours refusé d’apposer son sceau sur le ‘’contrat‘’ qui stipulerait que l’exil a débuté. Pourtant lorsque les derniers jours de son existence approche, lorsque le patriarche est contraint d’engager Yossef à : ‘’ne m’enterre pas en Egypte’’ (Ibi 47/29), lorsque la possibilité même de reposer en terre de Canaan n’est plus évidente, à ce moment, cet instant où Yaakov fait prêter serment à Yossef , il reconnaît par là même, le début de l’exil.

 

Celui qui a réussi à combattre : ‘’avec Elokim et les hommes’’, à avoir repoussé l’asservissement si longtemps, de façon intense, à présent ne peut plus s’y opposer. ‘’Israël s’incline devant la Tête de son lit’’. Les yeux d’Israël se ferment; l’asservissement a débuté (Rachi 47/28).

Permettez-nous une ironie qui conclut cet incroyable récit. Yossef a tout fait pour concrétiser ses songes. Mais son dernier rêve se réalise concrètement à un des moments les plus difficiles à vivre de Yossef. Lorsqu’il est face à son père en train de disparaître !

 

Rabbin Claude SPINGARN

 

* R. Naftali Tsvi Yéhouda Berlin de Volozhin (1813-1893)

* Texte :

 

רב יצחק עראמה

 'סכלות עצומה היא שישתדל האדם לקיים חלומותיו'! 'נותן החלומות יגיש פתרונם'!

 

רמב"ן בראשית פרק מב פסוק ט

כי יש לתמוה, אחר שעמד יוסף במצרים ימים רבים, והיה פקיד ונגיד בבית שר גדול במצרים, איך לא שלח כתב אחד לאביו להודיעו ולנחמו? כי מצרים קרוב לחברון כששה ימים, ואילו היה מהלך שנה היה ראוי להודיעו; [ועוד:] ויקר נפשו ויפדנו ברוב ממון...

רמב"ן
היה יוסף חוטא חטא גדול לצער את אביו ולהעמידו ימים רבים בשכול ואבל על שמעון ועליו, ואף אם היה רצונו לצער את אחיו קצת6 - איך לא יחמול על שיבת אביו?

(כאן בפעם הראשונה מציג הרמב"ן את גישתו:... )
את הכל עשה יפה בעתו לקיים החלומות, כי ידע שיתקיימו באמת.

(ועוד: )

בראות יוסף את אחיו משתחווים לו זכר כל החלומות אשר חלם להם וידע שלא נתקיים אחד מהם בפעם הזאת, כי יודע בפתרונם כי כל אחיו ישתחוו לו בתחילה... וכיון שלא ראה בנימין עימהם חשב זאת התחבולה שיעליל עליהם כדי שיביאו גם בנימין אחיו אליו לקיים החלום הראשון תחילה. ועל כן לא רצה להגיד להם אני יוסף אחיכם, ולאמר מהרו ועלו אל אבי וישלח העגלות, כאשר עשה עימהם בפעם השניה, כי היה אביו בא מיד בלא ספק; ואחר שנתקיים החלום הראשון הגיד להם לקיים החלום השני.

העמק דבר מב, ט.

ויזכור יוסף את החלומות אשר חלם להם. שני החלומות. והודיע הכתוב שלא מחמת נקימה ח"ו התהלך עמם בעיקשות כזו, אלא משום שנזכר בחלומות שהם כעין נבואה, שהרי החלום הראשון כבר נתקיים ואם כן עליו לראות שיקויים גם השני...

משך חכמה בראשית פרק מה פסוק א

ולא יכל יוסף להתאפק לכל הנצבים. רצונו לומר, כי רצה להתאפק ולהביא את יעקב לקיים "השמש והירח (והכוכבים כורעים) ומשתחווים לי" (לז, ט). ולא היה לו לרחם עליהם כאשר לא שמעו בהתחננו אליהם. אך שלא היה נאות לפני האנשים הנצבים שלא ידעו כל המאורע, והיה נראה כאכזר וכלב בליעל בלתי חונן. ולא היה יכול להתאפק בסיבת כל הנצבים עליו.

העמק דבר בראשית פרק מה פסוק כח

(כח) ויאמר ישראל. השיג מעלת ישראל, וראה ברוה"ק כי יוסף עומד בצדקו ואמר רב וגו': אלכה ואראנו. זה הלשון משמעו ראיה איזה ימים או עשור, וע' מ"ש בס' שמות ד' י"ח, והיינו משום דיעקב לא הסכים לבא עם בניו מצרימה אפי' על זה המשך של הרעב, וחשב מחשבות אחרות על דבר הרעב כאשר יבואר, וזהו שאמר רב. די לי במה שאני יודע כי יוסף חי, אף על גב שאיני יכול להיות עמו בצוותא חדא, ולצאת מארץ ישראל, אך אלכה ואראנו וגו', והכי מבואר בס' הישר:

העמק דבר

יוסף תקע עצמו לדבר החלום שעתיד השמש להשתחוות לו, והוא אביו, והרבה להשתדל על זה עד כה ולא עלה בידו; על כן עלה בדעתו שיבוא לקראתו בבגדי מלוכה... והיה סבור יוסף שיעקב יכירנו וישתחווה לו מפני כבוד המלוכה, או אפילו אם לא יכיר אותו ויהי סבור שהוא פרעה וישתחווה לו, יהא בזה האופן מתקיים החלום'.

 

 

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