Lachon hara et motsi chem ra selon le Netsiv

*Cycle : la Parasha selon le Nétisv

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LACHON HARA ET MOTSI CHEM RA SELON LE NATSIV

Voici que nous parcourons la troisième Sidra du livre de Bamidbar. 
En effet, après la construction du Michkan et son inauguration, le peuple d'Israël se prépare à traverser le désert afin de se rendre en terre promise. 
Les différents passages de ce quatrième livre soulignent les derniers préparatifs : le dénombrement des tribus, leur emplacement lors de ces étapes; la mise en avant des Lévites.
 Lors de la Sidra précédente, selon la passionnante étude de Rav Yair Kahn (גשר בין חזון ומציאות בית המדרש הווירטואלי), nous nous sommes intéressés aux fonctions annexes du Cohen. Celui-ci n'est pas simplement le représentant du "religieux", il doit savoir s'impliquer dans des fonctions annexes - mais non pas accessoires - car, sans cette implication le trajet et l'implantation en Terre de Canaan s'avèrent impossibles ! Quatre passages, apparemment dénués de lien, s'offraient donc à notre réflexion. 


Tout d'abord, l'obligation de renvoyer du camp tout être impur, non compatible avec l'Etre par excellence. Puis, était soulevée par notre Texte l'exigence d'une réparation réalisée à l'encontre d'un converti. Suite à un méfait subi par ce dernier, en cas de disparition de ce Guer et en l'absence de descendants, le montant du vol ira au Cohen. Comme si ce dernier était le garant de ce Guer qui vivait peut-être en périphérie de notre histoire. Tout comme ce même Cohen, dans cette troisième partie de Sidra doit savoir entendre les tensions qui peuvent exister au sein d'un couple et aboutir malheureusement au drame de l'absorption des eaux de la Sota. Enfin, à ce dernier d'être présent auprès de celui qui fait vœu de Naziréat, car rien n'est plus dangereux que celui qui aurait tendance à fuir les réalités de ce monde ! Le Cohen, celui qui nous soutient dans notre aspiration vers la Verticalité, nous accompagne dans diverses tensions de notre relation à l'horizontale. Ce n'est qu'à cette condition que peut s'exprimer la Birkath Cohanim et débuter le voyage tant attendu !


Voici qu'à présent s'enclenche ce départ. Mais ce parcours ne sera pas forcément une marche triomphale. Plusieurs incidents vont ternir cette avancée. La dernière, décrite dans Behaalote'ha, marquera une vive critique de la part de Myriam et d'Aharon à l'égard de leur frère Moché. De quel droit celui-ci s'est-il séparé de son épouse, alors que celle-ci était remarquable à tout niveau[1]! Eux-mêmes n'ont-ils pas bénéficié de la parole divine, tout en continuant à vivre charnellement avec leur conjoint[2] ! Devant la réplique divine immédiate : "Ecoutez bien mes paroles. S'il n'était que votre prophète, moi, Hachem, je me manifesterais à lui par une vision, c'est en songe que je m'entretiendrais avec lui. Mais non : Moché est mon serviteur ; de toute ma maison, c’est le plus crédible. Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes ; c'est l'image de Dieu même qu'il contemple. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moché"? La colère d'Hachem éclata ainsi contre eux, et il se retira. La nuée ayant disparu de dessus la tente, Myriam se trouva couverte de lèpre, blanche comme la neige. Aharon se tourna vers Myriam, et la vit lépreuse. Et Aharon dit à Moché: "Pitié, mon Seigneur ! De grâce, ne nous impute pas une faute, car nous avons agi de façon insensé et involontaire"
Devant cette réplique divine sans ambiguïté et sa répercussion sur Myriam, Aharon comprend que lui et sa sœur ont gravement fauté. Il s’en excuse et implore. Mais que se cache-t-il exactement derrières les termes qu’il emploie, termes auxquels nous prêtons souvent peu d’attention ?!  


Nous nous proposons de nous appuyer sur le commentaire du Natsiv et l’éclairage si magistral qu’il y voit. Ce maitre introduit son propos par une Guemara[3] :
Aharon déclare – au Saint béni soit Il- : il se trouve que notre sœur va être déficiente, puisque je ne peux ni l’enfermer, ni la rendre pure, ni impure ! (Rappelons-nous que c’est auprès du Cohen que la personne qui se croit atteinte de Tsaraath se rend ! A lui de jauger et de juger : l’homme ou la femme présentement face à lui est-il atteint par cette affection ; sera-t-il ou non renvoyé du camp, devra-t-il à nouveau, en cas de doute revenir ? Or, dans notre cas, selon les propos de la Guemara, Moché est disqualifié puisqu’il n’est pas Cohen et Aharon est proche de sa sœur, donc inapte à une estimation correcte !) Et la Guemara se poursuit : Le Saint béni soit Il a agi avec beaucoup de considération envers Myriam, puisqu’en cet instant Lui-même déclara : Je suis Cohen, Je la fais enfermer et je la délivrerai !
Question de Tossaphoth : " il se trouve que notre sœur va être déficiente, puisque je ne peux ni l’enfermer, ni la rendre pure, ni impure ! Mais si personne ne peut la décréter impure, alors elle demeure toujours dans son état antérieur, pure !" Sous-entendu : pourquoi le Saint béni soit Il doit-il lui-même s’impliquer dans cette histoire ? Qu’y a-t-il de tellement important dans cette expérience"?


" Le sens de cette imploration doit être expliqué par le Sifré, rapporté par Tossaphoth (Zeva’him 102 a). Ainsi que nous l’avons expliqué dans le livre de Vayikra (13/1), la kappara -le pardon - de la Tsaraath réside principalement dans le vécu de ses lois. Puisque, par-delà la souffrance de la maladie proprement dite, il y a à prendre en compte  la honte à se proclamer Metsora, s’asseoir isolé, à l’extérieur du camp. De plus, en suivant l’enseignement du Midrach Rabba (16/2) : Voici la loi du Metsora, la loi de celui qui a provoqué un mauvais renom- Motsi chem ra-, nous en déduisons que la Tsaraath est due à de la médisance, qui rapporte un geste ou une parole avérés. Nous le déduisons de la punition qui a frappé  Moché de cette affection pour avoir critiqué les enfants d’Israël. Cette condamnation n’a touché Moché que pour un court instant. Mais ce n’est absolument pas le cas pour celui qui fait de la calomnie –motsi chem ra-, qui exprime donc du lachon hara inexact. Dans ce dernier cas, il ne peut obtenir le pardon de sa faute que par le processus total du Metsora"[4]

 
Précisons un peu ce que dit le Natsiv. Ce Maitre, et nous ne trouvons nulle référence étayant son opinion, affirme qu’il y a une différence fondamentale entre celui qui fait du lachon hara - ce qu’il dit est certes négatif mais vrai -, et entre celui qui fait du motsi chem ra, à savoir de rapporter un contenu à la fois négatif,  à la fois faux ! Prenons le cas de Moché. Ce dernier, devant l’ordre divin d’aller délivrer les enfants d’Israël déclare : Mais ils n’auront pas confiance en moi et n’écouterons pas ma voix….Hachem lui déclara encore : Porte donc ta main sur ton sein….Ramène ta main vers ta poitrine. Moché l’a sortie de sa poitrine et voici qu’elle était redevenue comme sa chair. Moché ayant fait du lachon hara voit sa main recouverte de cette affection qui disparait quelques minutes plus tard. Cet avertissement n’a pas été suivi de la sanction de l’isolement parce qu’il s’agissait de lachon hara et non pas de motsi chem ra.

A présent, poursuit le Natsiv, Si Aharon et Myriam avaient formulé contre leur frère des critiques justifiées, leur kappara se serait exprimée par la Tsaraath uniquement. Cependant, du fait d’avoir fait du motsi chem ra, de la calomnie, leur punition exige le processus intégral de l’ensemble des lois de la Tsaraath. Sans ce processus complet, il n’y a pas de pardon ! Nous comprenons à présent la supplique d’Aharon, à savoir de ne pas considérer leur faute comme du motsi chem ra, mais comme du lachon hara. Et Aharon s’en explique : Du fait que celui qui énonce du Motsi chem ra le fait sciemment, puisqu’il sait que c’est faux et néanmoins il le dit, nous, Aharon et Myriam, nous avons parlé de façon insensée. Toutefois, nous pensions que notre critique correspondait à la vérité. Donc, cette faute ne devrait pas être punie comme du motsi chem ra mais comme du lachon hara. Voici donc le sens des paroles d’Aharon : Ne nous imputes pas une faute car nous avons parlé de façon insensée et involontaire !...Suite à notre méprise involontaire, la Tsaraath seule devrait suffire!


Nous pouvons alors comprendre, poursuit notre auteur, la raison pour laquelle la Guemara de Zeva’him parle du fait qu’Aharon énonce" il se trouve que notre sœur va être déficiente, puisque je ne peux ni l’enfermer, ni la rendre pur, ni impur" ! Réfléchies enfin à mon commentaire sur Devarim (24/9) ".
Examinons à présent cette dernière référence[5].
" Prends garde à l’affection de la Tsaraath afin de l’observer attentivement et d’en exécuter les prescriptions qui lui sont relatives ; tout ce que les Cohanim, descendants de Lévi, vous enseigneront d'après ce que je leur ai prescrit, vous vous appliquerez à le faire. Souviens-toi de ce que Hachem, ton D.ieu, a fait à Myriam, pendant votre trajet au sortir de l'Egypte".
Commentaire de Rachi
"Prends garde à l’affection de la Tsaraath. On ne doit pas détacher les signes d’impureté, ni couper une tache de Tsaraath. 
Tout ce que vous enseigneront les Cohanim : Que ce soit pour faire enfermer ou pour décider [de son impureté] ou pour rendre pur".
Souviens-toi de ce qu’a fait Hachem, ton Eloqim, à Myriam Si tu veux te préserver de l’affection de la Tsaraath, ne profère pas de médisance. Souviens-toi ce qui a été fait à Myriam, qui avait médit de son frère et qui a été frappée de ces affections !
Développement du Natsiv suite à ce dernier commentaire : "Ce propos de Rachi ne suit pas le sens premier de notre verset. Car celui-ci ne parle pas du sujet du lachon hara mais de l’observation des lois de la Tsaraath. Rachbam quant à lui explique ces deux versets en nous disant que ces directives ne devraient pas nous apparaitre comme un fardeau puisqu’une personnalité telle Myriam s’y est pliée !
Quant à moi, il me semble qu’il faille aller selon le développement du récit de Bamidbar (12/11). Aharon a supplié Moché de ne pas considérer leur parole comme une faute volontaire- un Avon-du fait qu’ils ont parlé inconsidérément, même s’ils ont fait du motsi chem ra, faute bien plus grave que le lachon hara. Ce motsi chem ra étant sanctionné par toutes les règles de la Tsaraath. Et voici que le Saint béni soit Il a refusé la supplique d’Aharon, a exigé le  retranchement de Myriam ainsi que l’application de l’ensemble des lois concernant cette affection. Bien que leurs paroles aient été involontaires et qu’à tord ils les aient proféré .Car, s’agissant des  fautes entre l’homme et son prochain, un homme est toujours averti- mouad leolam- ; il est responsable de ses actes réalisés volontairement ou non ! C’est là  le sens de notre verset. N’allèges pas le poids de ta faute en t’imaginant que la kappara de la maladie a elle seule est suffisante, cela est faux : souviens toi de ce qu’a subi Myriam…elle aussi qui avait estimé qu’une punition plus légère serait suffisante.
 

 

Rabbin Claude SPINGARN 
 

P.S : Bonne nouvelle pour les amateurs du Natsiv. Sur la nouvelle clef de Bar Ilan (24+) apparait entre autre le commentaire du Haamek Davar…ainsi que les 'Hidouché agadoth du Maharal. Avis aux amateurs. Notre ami, Monsieur Raoul Spieber est en France en cette fin du mois de juin.

 

* R. Naftali Tsvi Yéhouda Berlin de Volozhin (1813-1893)

 

 


[1]  Rachi 12/1 (tr. J. Kohn) : La femme, la Kouchith. Cela nous apprend que tous s’accordaient sur sa beauté, de même que l’on ne peut que s’accorder sur la couleur noire d’un Ethiopien (Sifri) . Kouchith: La valeur numérique des lettres de ce mot est la même que celle de « belle d’aspect » (Midrach Tan‘houma). À cause de la femme ; À cause de sa répudiation: Car Moché avait pris une femme Kouchith. Que veulent dire ces mots ? Ils nous apprennent qu’il existe des femmes belles physiquement mais pas moralement, d’autres qui sont belles moralement mais pas physiquement, mais que celle-là était belle à tous points de vue (Sifri).

[2] A propos de la phrase :" N'est ce uniquement qu'avec Moché que Hachem s'est exprimé? Il s'est exprimé meme à travers nous…". Remarque du Natsiv. L'insistance du verset est double : N'est ce uniquement qu'avec…. Cette expression marque tout d'abord le fait qu'Hachem ne s'est pas uniquement adressé à Moché. N'ont-ils pas été tous deux prophètes en Egypte ? Le texte nous dit bien qu'Hachem s'adressa à Aharon hors de la présence de Moché: "Va à la rencontre de Moché" (Chemoth 4:27). De même, pour Myriam lorsque la fin de la Chira souligne sa valeur: « Et Myriam, la prophétesse, sœur de Aharon prit le tambourin dans sa main… » (Chemoth 15/20).Enfin, l'expression insistante met en avant, selon le Natsiv, le fait que la particularité de Moché n'est pas dû à sa grandeur seule mais s'appuie sur le mérite de "tout Israël" Et, d'après notre auteur cette remarque est mise en avant par ce mot: "uniquement"!

[3] תלמוד בבלי מסכת זבחים דף קא עמוד ב 
מיתיבי: מרים מי הסגירה? א"ת משה הסגירה, משה זר הוא, ואין זר רואה את הנגעים! וא"ת אהרן הסגירה, אהרן קרוב הוא, ואין קרוב רואה את הנגעים! אלא כבוד גדול חלק לה הקדוש ברוך הוא למרים, אותה שעה: אני כהן ואני מסגירה, אני חולטה ואני פוטרה;
תוספות מסכת זבחים דף קב עמוד א 
אני מסגירה אני חולטה אני פוטרה - בספרי תניא אמר אהרן נמצאת מפסיד לאחותנו שאינו יכול להסגירה ולא לטמאה ולא לטהרה לפי דבריו למדנו שהיה אהרן דורש אין אדם רואה בנגעי קרובו ותימה במה היה מפסידה הא דאין אדם רואה את הנגעים כל שכן שהיתה טהורה.

[4] (יא) אשר נואלנו ואשר חטאנו. כונת בקשה זו יבואר עפ"י דתניא בספרי והובא בתוס' זבחים דק"ב אמר אהרן נמצאת מפסיד לאחותנו שאיני יכול להסגירה ולא לטמאה ולא לטהרה. והקשו התוס' במה היה מפסידה הא כיון שאין עדם רואה את הנגעים הרי היא טהורה. אבל מתחלה יש להבין מוצא זה הדרש שאמר כן אהרן. והענין כבר ביארנו בס' ויקרא י"ג א' דעיקר כפרה שבצרעת הוא מנהג דיני מצורע שמלבד יסורים של צרעת עוד הוא מזיון לפרסם עצמו ולשבת בדד מוחץ למחנה ועוד. ואמרו ברבה ריש פ' מצורע זאת תהיה תורת המצורע המוציא שם רע. למדנו דאע"ג דצרעת בא על לשה"ר אפי' באמת כמו שנענש משה בצרעת על שדבר על ישראל. מכ"מ די להתכפר ביסורים כרגע לחוד. משא"כ מוציא ש"ר היינו לשה"ר בשקר אינו מתכפר עד שיהי' נוהג תורת המצורע. מעתה אם היה אהרן ומרים מדברים על משה דבר אמת. היה כפרה שלהם בצרעת לחוד אבל כשדברו בלא אמת וה"ז בכלל הוצאת ש"ר עונשה בדיני צרעת. ובל"ז אין לה כפרה. וביקש אהרן ממשה שלא יהא חושב חטאם בכלל מוציא ש"ר אלא בכלל לשה"ר. והסביר טעם שהרי מוציא ש"ר הוא בזדון שיודע שאינן כן והוא מדבר. משא"כ המה אך נואלו וכסבורים שכן הוא. וא"כ אינו אלא חטא לשה"ר של אמת ולא של מוציא ש"ר שכפרתו דוקא בדיני צרעת. והיינו דבר אהרן אל נא תשת עלינו חטאת אשר נואלנו ואשר חטאנו. גם השגגה כסבורים שכן הוא. גם אשר חטאנו לדבר על האמת ולא תחשוב לחטא רק אשר חטאנו. ולא אשר נואלנו. ואם כן סגי בצרעת לחוד. ומזה הגיעו חז"ל לדרוש דמה איכפת לאהרן שתנהג דיני טומאת צרעת. מש"ה דרשו שאמר שאין מי לטמאה ולטהרה וא"כ לא יהי' לה כפרה. וע' מש"כ ס' דברים כ"ד ט':
 

[5] דברים פרק כד 
(ח) הִשָּׁמֶר בְּנֶגַע הַצָּרַעַת לִשְׁמֹר מְאֹד וְלַעֲשׂוֹת כְּכֹל אֲשֶׁר יוֹרוּ אֶתְכֶם הַכֹּהֲנִים הַלְוִיִּם כַּאֲשֶׁר צִוִּיתִם תִּשְׁמְרוּ לַעֲשׂוֹת:(ט) זָכוֹר אֵת אֲשֶׁר עָשָׂה יְקֹוָק אֱלֹהֶיךָ לְמִרְיָם בַּדֶּרֶךְ בְּצֵאתְכֶם מִמִּצְרָיִם:
רש"י 
(ח) השמר בנגע הצרעת - שלא תתלוש ה סימני טומאה, ולא תקוץ את הבהרת:
ככל אשר יורו אתכם - אם להסגיר אם להחליט אם לטהר:
(ט) זכור את אשר עשה ה' אלהיך למרים - אם באת להזהר שלא תלקה בצרעת, אל תספר לשון הרע. זכור העשוי למרים שדברה באחיה ולקתה בנגעים:
שפתי חכמים דברים פרשת כי תצא פרק כד פסוק ח אות ה  מפני שבתלישת סימני טומאה או בקציצת הנגע עצמו לא יוכל הכהן להבחין את הנגע אם הוא טהור או טמא:
העמק דבר
זכור וגו'. אם באת להזהר שלא תלקה בצרעת אל תספר לה"ר וזכור וגו' רש"י בשם ספרי ואינו לפי פשט ענין הכתוב שהרי אינו מדבר בענין לה"ר אלא בשמירת דיני צרעת. ורשב"ם פי' שלא יהי' עליך שמירת דיני צרעת למשא. שהרי גם מרים נהגה כך ולי נראה עפ"י שביארנו בס' במדבר י"ב י"א דאהרן ביקש ממשה שלא יחשוב לעון מה שנואלנו והוציאו שם רע. וזה העון חמור מלה"ר לחוד. ואינו מתכפר אלא בתורת המצורע ולא בצרעת לחוד. והנה הקב"ה לא קיבל בקשת אהרן ואמר תסגר מרים ודן אותה בעונש מוציא ש"ר אף על גב שבשוגג וטעות דברה על משה בשקר. דבחטאים שבין אדם לחבירו אדם מועד לעולם בין שוגג בין מזיד וזהו דבר הכתוב כאן שלא יקל בעצמו ויחשוב דכבר יש לו כפרה בצער צרעת לחוד וא"צ עוד לטפול דיני צרעת. לא כן הדבר זכור את אשר עשה וגו' שגם היא חשבה לדון בעון הקל ולא הועיל לה:

 

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