Mechekh Hokhma Metsora

     Cycle : la Paracha selon le Mechekh 'Hokhma

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La purification du lépreux - réflexivité et réflexion

 

וצוה הכהן ולקח למטהר שתי צפרים חיות טהרות ועץ ארז ושני תולעת ואזב (ויקרא יד,ד) :

Sur l'ordre du Cohen, on apportera, pour l'homme se purifiant, deux oiseaux vivants, purs ; du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope (Lévitique 14-4).

Le début de cette section de Metsora traite en long et en large de la purification du lépreux. Cette lèpre peut prendre différentes formes, tant au niveau de ses couleurs que de sa taille, ou encore de l’endroit où elle se trouve (murs, habits, corps). Tous ces détails nous sont donnés dans la section précédente, Tazria. Ainsi, lorsque celle-ci s’est attaquée au corps du lépreux, ce dernier sera exclu du camp ou de la ville jusqu’à ce que la plaie s’estompe suffisamment ou disparaisse. Une fois que ce lépreux est donc apte à  retrouver les siens, il doit d’abord suivre ce processus de purification décrit dans notre Paracha, passant donc par une forme de sacrifice d’oiseau accompagné de bois de cèdre d’écarlate et d’hysope (verset susmentionné). Il devra également se raser, s’immerger dans un Mikvé, attendre une semaine, puis apporter encore un sacrifice accompagné à nouveau d’un certain processus.

Ce processus, apparaît, à travers le bref aperçu que nous venons d’en faire comme étant très cultuel ou religieux, avec de nombreuses symboliques, dont le sens n’est pas toujours évident à saisir. Il semble en tout cas évident, et de nombreux textes postérieurs le confirme, que si cette maladie ainsi que sa guérison sont si amplement décrites et légiférée dans le texte biblique, c’est qu’elle est symptomatique d’une faute de l’homme et pas d’un souci médical ou physiologique. Elle est donc là pour le rappeler à l’ordre, le mettre en garde, à travers un signe corporel qu’il sera à lui d’interpréter. 

Après avoir planté ce décor, revenons à notre verset. Celui-ci décrit donc le début de ce processus. Un détail peut attirer notre attention dans son écriture. Pourquoi utiliser une forme réflexive en parlant de l’homme « se purifiant », alors qu’il subit ici principalement ce processus, et l’on aurait mieux fait de dire « l’homme à purifier » ou « l’homme purifié » ?

Pour répondre à cette interrogation, le Méchekh’ H’okh’ma rapporte le Midrach Rabba (16,8) qui commente ainsi notre verset : « de l’homme vient qu’il n’ait pas de maladie ». C’est-à-dire que sa santé dépend de l’homme lui-même et de son comportement. Quel rapport avec notre verset ? C’est ce que - selon le Rav de Dvinsk - cette forme réflexive vient nous souligner, en nous disant que c’est toujours l’homme qui doit être actif et réfléchir sur lui-même pour guérir. Cela signifie que bien que le Cohen fasse ici tout le processus de purification, il faut considérer l’ex-lépreux comme étant le seul à agir ou pouvoir agir sur sa situation, et c’est finalement la seule chose qui nous intéresse ici.

Nous pouvons d’autant plus apprécier cette remarque, alors qu’au moment où l’on va décrire un long processus cultuel, notre esprit aurait eu tendance à penser que nous sommes à présent dans le domaine du religieux et du traditionnel. Ce ne serait que le travail du préposé au culte, le pontife, qui compterait, accompli dans ses moindres détails. Il faut donc garder à l’esprit qu’il n’en est rien, car tout ce processus n’est en fait là qu’en vue de faire réfléchir celui qui a manqué à son devoir, à travers les nombreux actes symboliques que l’on fait « devant-avec » lui.   

 

*Rav Méïr Sima’ha haCohen de Dvinsk. 1843-1926

*Texte original :

משך חכמה ויקרא פרק יד פסוק ד
(ד) ולקח למטהר שתי צפרים וכו'. מדרש רבה (טז, ח): אמר ר אחא, מאדם יהא שלא יביאו חליים עליו (מאי טעמא? דאמר ר' אחא "והסיר ה' ממך כל חולי" - דברים ז, טו - ממך הוא שלא יבואו חליים עליך). עיין מתנות כהונה (ממנו הוא, ובו תלוי). ונראה דדריש מדכתיב "למטהר" ולא כתוב "לנטהר" שהוא נפעל וכמו דכתיב "והובא אל הכהן". לכן על כרחך כוונתו שהוא מפעיל בעצמו הטהרה, היינו התפעל, שמסיבת תשובתו להשי"ת הוסר מאתו הנגע, ופשוט:

    

 

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